vendredi 29 août 2008

Les sciences du langage aujourd'hui



Les sciences du langage pourraient s’ordonner aujourd’hui autour d’un objet, l’hypertexte, et d’un nouveau dessein à atteindre, l’interprétation des objets textués qui lui sont associés.


Certes, les sciences humaines ne pourront jamais atteindre le statut de sciences exactes ; mais elles peuvent cependant prétendre à une grande rigueur par une axiomatisation des règles hypertextuelles dans l’écriture.


Par exemple, sur hypertextual.net, les hypothèses de construction d’un hypertexte concernent le mode d’organisation des documents dans leur totalité inter-relationnelle. Elles répondent à la question du rapport qui lie l’algorithme de navigation à la Forme totale de la Base choisie : quel principe de calcul est retenu dans le parcours de lecture/écriture, compte tenu des choix opérés au préalable dans l’organisation globale de la Base de documents ? Selon qu’une hypothèse privilégie un mode de régularité plutôt qu’un autre dans la Base, le calcul des requêtes au moment du choix de navigation est modifié : dans la première hypothèse par exemple, c’est le changement incessant des principes logiciels et informationnels dans la Base qui prévaut ; dans la sixième, c’est au contraire la structure invariante des tables et des champs qui a l’avantage dans l’hyper-document. Toute une gradation dans les conditions réglant les rapports des éléments de l’hypertexte est ensuite établie.…


Circularité


Du point de vue de l’organisation des sciences du langage, les principales théories qui abordent aujourd’hui l’analyse des textes se rejoignent d’une part dans le traitement logistique de la signification (sémiotique étendue de l’étude traditionnelle de la phrase à l’ensemble des phrases qui construisent des textes) ; d’autre part, celui du Sens généré - linguistique générale appliquée elle-aussi au texte par-delà l’étude de la langue normativement convoquée dans cette discipline. Cependant, une définition traditionnelle du texte ne peut être que textuelle ; et donc circulaire. Seul un autre texte permet l’approche et la définition du Texte per se.
Or la génération d’un texte - en tant qu’un texte peut être considéré à partir de ce nouveau palier hypertextuel comme un objet théorétique autonome et circonscrit – pourrait être considérée à partir d’un niveau différent du texte en soi afin d’annuler cette circularité. L’objet textué consiste en effet en une série de transformations/ transpositions grammaticales et syntaxiques que l’Hypertexte peut codifier sur un tout autre registre : le sien, le seul en vérité à partir duquel maintenant le texte peut être visé.


Solution


La conception métabolique (morphosémantique) du texte qu’adopte la nouvelle axiomatique hypertextuelle permettrait ici d’échapper à l’atomisme méthodologique de la tradition grammaticale. D’abord en mettant au point le concept de parcours interprétatif dans l’hypertexte (semiosis) : le sens que l’approche linguistique de l’hypertexte promeut, ne se déduit plus d’une suite de propositions ou d’unités syntaxiques préétablies (le texte prend son sens relativement à des corrélats non linguistiques) mais résulte du parcours de formes hypertextuelles objectives. Le texte se présente alors comme un ensemble construit d’instructions de lecture et d’écriture capable d’échapper dans son interprétation à son propre programme.
Nous touchons là au domaine de la Rhétorique de l’hypertexte qui s’attache aux effets de l’écriture (art rhétorique), et non aux causes supposées des formes discursives engendrées (théories sémiotiques et linguistiques qu’on peut dire d’inspiration scientifique plutôt qu’artistique). Cette nouvelle approche rhétorique pose les axiomes qui instruisent l’organisation générale des hypertextes non-fictionnels (selon des hypothèses de construction précédemment évoquées). Elle reste de l’ordre du vraisemblable dans ce qui est exprimé comme l’avait si bien compris Aristote lorsqu’il s’agissait de juger un discours en termes de vérité ou de fausseté de ce qui est avancé. Tout dépend en effet des hypothèses et des axiomes de construction choisis.
C’est ainsi que l’objet textué en tant qu’il est interprétable et interprété comme unité matérielle et empirique sur le réseau, reste l’hypokeimenon (le sub-strat) à partir duquel les différentes interprétations se créent à la suite des parcours imaginés ; de la même façon que l’objet physique, au sens traditionnel que la méta-physique donne à ce terme, demeure le substrat des différents horizons de recherche à vocation scientifique. Son « objectivité » découle seulement du fait que l’objet textué est le support consistant de diverses descriptions que les lecteurs peuvent en faire ; ou bien, en d’autres termes, qu’en lui se rencontrent plusieurs univers de significations à partir duquel pourrait enfin intervenir le Vrai.


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