vendredi 9 mai 2008

Qu'est-ce que l'infini aujourd'hui?

A tout objet qui change (être-pour-le-changement) dans le monde, j’associe certains autres objets que j’appelle des « objets textués » sur le réseau: à un être-pour-le-changement dans le monde A, j’associe un objet textué théorique a, opération qui consiste à faire un choix d’un certain nombre fini de déterminations / modifications métaboliques de A.

En postulant le premier axiome A1 « Tout change », pour que le second axiome A2 « Tout change différemment » soit non contradictoire avec le premier, il me faut pouvoir désigner des objets susceptibles de pouvoir changer différemment – sinon en vertu de A1, aucun objet ne saurait même exister compte tenu du fait qu’il change constamment, ne pouvant a fortiori faire l’objet d’une désignation.

Pour la possibilité de cette seule désignation, pour cette seule éventualité d’une expression possible d’une chose dans le monde donc, je suis dans la nécessité de ne plus me situer sur le seul plan des êtres-pour-le-changement dans le monde. Le plan habituel et rassurant des objets-qui-changent. Je dois, ne serait-ce que pour parler, associer l’être-pour-le-changement à un objet théorique cette fois-ci défini par l’une des déterminations que je juge principale chez A et que je choisis.
Par cette opération là, je redéfinis la notion d’objet : au niveau de l’expression, sitôt perçu, l’objet n’est plus tant approché métaphysiquement par son identité – il nous faudrait savoir pourquoi deux A pour dire A=A - que par les différences de changement dont il est l’objet. Et cela entraîne une hypothèse supplémentaire sur mes axiomes de départ. Si l’objet A est défini maintenant par les changements qu’il produit sur lui-même et les autres objets qui l’entourent, si je veux pouvoir faire ce que je viens de dire sans entrer en contradiction avec A1 « Tout change », autrement qu’au niveau de la description théorique que j’en fais, je suis dans l’obligation de supposer qu’il n’y a pas un nombre fini de déterminations métaboliques, mais qu’il y en a une infinité. Je donne ici à l’infinité le contenu intuitif de l’être-pour-le-changement dans le monde lorsque je le perçois. Mais du point de vue théorique, c’est-à-dire du point de vue de l’objet textué lié à l’être-pour-le-changement dont il a tiré une des déterminations principales, ce que je fais c’est une définition théorique de l’infini.
Autrement dit, l’expression d’un nombre fini de déterminations pourtant infinies relatives à l’être-pour-le-changement est une décision théorique liée au passage du plan du monde à celui du réseau.

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